L’édifice est classé au titre des Monuments historiques depuis le 29 avril 1994 (notice no PA00110000, base Mérimée, ministère français de la Culture).
Si l’on en croit une légende, vers le milieu du 4e siècle, Saint-Hilaire, filleul et disciple de son illustre homonyme de Poitiers, étant venu dans le pays des Cénomans, s’y établit et y prêcha la religion chrétienne. Il se fit construire une cellule près de Caderx (Cérans ?). Dans cette retraite, ayant appris que son parrain « avait cessé de vivre », il voulut aller visiter son tombeau ; mais à peine était-il arrivé au bourg d’Auciacus (Oizé), qu’il fut saisi d’une fièvre chaude, à laquelle il succomba peu de jours après.Il fut enterré à Oizé. Son corps resta dans ce lieu pendant près de 500 ans. Saint-Aldric, déterminé par les miracles qui s’opéraient sur le tombeau du pieux solitaire, ordonna la translation de ses reliques et les déposa, le 23 septembre 841, dans un oratoire bâti au pied de la ville du Mans et qui plus tard en devint une des paroisses, sous le nom de Saint-Hilaire (place Saint-Hilaire et rue Saint-Hilaire aujourd’hui au pied du Vieux Mans, le long du quai Louis Blanc).Saint-Hilaire demeure le premier évangélisateur connu dans la région. Il fut suivi par Saint-Martin, qui aurait fait jaillir l’eau et ainsi donner son nom à La Fontaine Saint-Martin.
L’église d’Oizé, dédiée à Saint Hilaire, appartient au genre roman. La nef fut bâtie à l’époque de la création du Prieuré d’Oizé, au 12e siècle. L’église a été restaurée à différentes époques comme l’indiquent ses ouvertures, les unes à plein cintre, les autres semiogivales et la date 1765 inscrite au pignon de la nef. Le chœur fut ajouté au 13e siècle, sur le modèle de l’abbatiale Saint-Serge d’Angers. La voûte du chœur, de style Plantagenet, est ainsi dite « angevine ». La particularité de ce type de voûte est la hauteur des arcs formerets, plus basse que celle des ogives centrales, d’où un aspect très « bombé ». On y trouve le maître-autel, surmonté d’un retable du 18e siècle dédié à Saint-Blaise, lequel est classé monument historique au titre d’objet.
Un autre retable encadre l’autel du Rosaire, dans la Chapelle du même nom, et présente une belle statue de la Vierge, en terre cuite, datée de 1655.
A gauche de la nef et formant transept sud se trouve la chapelle du château ou de la Vierge, remarquable par son retable en terre cuite (Notre-Dame-du Rosaire) et son lambris du 16e siècle, aux chiffres de Jésus et de Marie alternant avec un soleil et un croissant. Les restaurations récentes ont fait réapparaître en ce transept sud une peinture murale, représentant l’inhumation de Saint Hilaire, porté dans son tombeau par un groupe de moines et d’évêques, parmi lesquels Saint Martin avec, au centre, deux anges transportant l’âme des bienheureux dans la Jérusalem céleste représentée par une ville fortifiée évoquant les murailles du Mans. La technique « mezzo fresco » utilisée ici et le style assez proche des peintures d’Asnières-sur-Vègre permettent de dater cette fresque au début du 13e siècle. Cette peinture monumentale, intitulée « La mort de Saint-Hilaire » est également classée monument historique au titre d’objet.
Le clocher, à base carrée et à flèche hexagonale peu élevée, couverte en ardoise, renfermait avant la Révolution une chapelle érigée en 1598 par Magdelon Thomas, écuyer, sieur de Beaumont et de Jupilles, pour « s’y retirer privatifvement à tous aultres pendant et durant » la messe « et servir de sépulture et monument à ceulx de sa famille » (1). La chapelle de Beaumont, aussi appelée la chapelle de Saint-Nicolas, date du 17e siècle.
Le cimetière entourait autrefois l’église au Sud. On voit encore, d’ailleurs, encastrée dans la muraille, à droite de la grande porte de l’église, une pierre tombale en grès, du 13e ou du 14e siècle, sur laquelle une pelle est gravée en creux. Ce cimetière ne fut plus sollicité dès le début du 19e.